🚺 L'investissement au féminin en 2025

Hello 👋 c’est Hervé Clemenceau, auteur de Abondance 360™️, la 1ère newsletter francophone dédiée à l'éducation financière et aux finances personnelles pour les professionnels de la Tech (Software, IT, Conseil)

C’est la 13ème édition de la newsletter envoyée toutes les 2 semaines, le jeudi

Vous y découvrirez un ensemble de ressources gratuites que je crée moi-même, ainsi que des analyses et des points de vue que je partage. Toutes les éditions sont archivées sur le site web pour celles et ceux qui souhaitent revenir sur un thème abordé précédemment

Pour rendre la lecture de cette newsletter encore plus interactive et adaptée à vos préférences, j’ai introduis une innovation : l’interview dynamique générée par IA. Tout au long de la newsletter, ce concept vous offre la possibilité de choisir votre mode de consommation de l’information : en lecture classique ou en audio augmenté, avec une interview conçue à partir du contenu que j’ai rédigé moi-même et qui apporte une perspective plus large aux sujets abordés. Le résultat est bluffant, bien qu’il reste quelques ajustements à peaufiner. Grâce à l’IA, vous pouvez ainsi choisir d’explorer les sujets traités sous un angle vivant et immersif !

Si l’on vous a transféré cette édition et que vous souhaitez vous inscrire, c’est ici

📔 Au programme de cette treizième édition :

🇫🇷 72% des Français pensent que leur pension sera insuffisante

Selon une étude récente menée par AG2R La Mondiale, Amphitéa et le Cercle de l’Épargne, près de 3 Français sur 4 estiment que leur future pension de retraite ne leur permettra pas de maintenir un niveau de vie satisfaisant. Un chiffre alarmant qui traduit une perte de confiance généralisée dans le système de retraite par répartition

Au-delà du constat, cette inquiétude souligne une réalité incontournable : la préparation financière de la retraite doit commencer bien avant l’âge légal, quel que soit son niveau de revenus ou de patrimoine. Anticiper, épargner, investir progressivement… Autant de leviers “d’abondance” pour transformer une inquiétude diffuse en stratégie concrète

🤑La France, 3ème pays au monde comptant le plus de millionnaires

Selon le dernier Global Wealth Report d’UBS, la France compte près de 3 millions de millionnaires en dollars, ce qui la place sur la 3ème marche du podium mondial, juste deriière les US et la Chine. Un chiffre qui impressionne… mais qui mérite d’être nuancé

Car être millionnaire « sur le papier » découle souvent de la seule détention d’un bien immobilier fortement valorisé, sans pour autant garantir une liquidité immédiate ni une réelle aisance financière. Ce constat alimente un débat de fond : la France prouve sa capacité à créer et préserver de la richesse, mais sans diversification ni planification patrimoniale, ce statut reste fragile, exposé aux cycles économiques

En matière de stratégie, une vérité persiste : la diversification reste la seule vraie réponse antifragile. Elle permet de traverser les cycles, capter du rendement sur le long terme et éviter les angles morts patrimoniaux. CQFD

😳 Vers un PEA boosté ? La proposition choc … d’Éric Ciotti

Le député Éric Ciotti a récemment déposé une proposition de loi visant à réformer en profondeur le Plan d’Épargne en Actions (PEA). Parmi les mesures avancées : suppression des plafonds de versement, possibilité de détenir plusieurs PEA, fusion des différentes versions (classique, PME, jeune), et, cerise sur le gâteau fiscal, alignement de la fiscalité successorale sur celle de l’assurance-vie (avec notamment l’abattement de 152 500 € par bénéficiaire)

L’intention est claire : réorienter l’épargne des Français vers le financement des entreprises européennes et offrir enfin au PEA le statut qu’il mérite dans une stratégie patrimoniale de long terme

Reste à savoir si cette proposition, aussi audacieuse que séduisante sur le papier, survivra au parcours législatif, aux arbitrages budgétaires et aux éventuelles pressions du lobby de l’assurance-vie. Et surtout… si elle ne finira pas, comme tant d’autres, dans un tiroir bien rangé de l’Assemblée

PS : Je ne pensais pas écrire ça un jour… mais bravo Éric Ciotti. Voilà, c’est fait. J’irai me laver les doigts

Pourquoi parler d’investissement au féminin aujourd’hui  ?

L’investissement est depuis longtemps perçu comme un univers codifié, technique, souvent réservé aux initiés … et très (trop) largement masculin. Pourtant, les enjeux patrimoniaux sont universels et les femmes, aujourd’hui plus que jamais, sont concernées au premier plan : elles travaillent, entreprennent, héritent, dirigent … mais investissent encore peu ou souvent assez tard dans leur cycle de vie. Selon BlackRock (People & Money 2024), seules 20 % des femmes en Europe investissent (contre 38 % des hommes), un écart marqué qui se creuse avec l’âge mais qui tend à se réduire chez les plus jeunes (< 35 ans)

Ce sujet ne concerne pas uniquement les femmes : il interpelle aussi celles et ceux qui accompagnent, conseillent et façonnent la gestion patrimoniale. Pourquoi cet écart persiste-t-il, alors même que les femmes accèdent à des niveaux de revenus de plus en plus élevés, notamment dans les secteurs de la Tech, du conseil ou de la Finance ? Pourquoi tant d’entre elles restent-elles en retrait face aux décisions d’investissement ?

Mettre en lumière l’investissement au féminin, ce n’est pas enfermer une réalité dans un genre. C’est ouvrir une perspective : celle d’une autre approche, plus stratégique qu’instinctive, plus méthodique que spéculative, mais tout aussi ambitieuse. C’est aussi casser les mythes, dénouer les blocages invisibles, donner des repères et des modèles concrets

Etat des lieux : Où en sont les femmes en matière d’investissement ?

📉 Une sous‑représentation persistante

Malgré des avancées notables, les femmes restent sous-représentées dans le monde de l’investissement. En France, selon une étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF), les femmes représentent uniquement 30 % des investisseurs particuliers actifs. Cette disparité est encore plus marquée chez les jeunes : seulement 17 % des femmes de moins de 35 ans se décrivent comme des investisseuses actives. Cependant, cette tendance s'inverse avec l'âge, les femmes de plus de 55 ans étant plus nombreuses à investir activement

💰 Une approche généralement plus prudente

Les femmes adoptent souvent une approche plus prudente en matière d’investissement. Elles privilégient les placements sûrs, tels que les obligations et les comptes d’épargne et sont moins enclines à investir dans des produits complexes ou à haut risque. Cette prudence se traduit par une moindre participation aux marchés financiers : en moyenne, les femmes investissent 29 % de moins de leur revenu mensuel que les hommes. Cette prudence est aussi liée à une plus forte demande de conseil (52 % des femmes vs 44 % des hommes)

📈 Des performances supérieures malgré tout

Paradoxalement, cette approche prudente semble porter ses fruits. Une étude de Trade Republic, basée sur les performances réelles de 4 millions de clients, révèle que les femmes ont obtenu en 2023 une performance annuelle supérieure de 2 % à celle des hommes. Cette surperformance s'explique par une stratégie d'investissement plus diversifiée et une utilisation accrue des plans d’épargne automatisés

🌱 Une sensibilité accrue aux investissements durables

Les femmes manifestent également un intérêt marqué pour les investissements responsables. Selon une enquête de Lombard Odier, 80 % des investisseuses estiment que les placements durables égaleront ou surpasseront les performances des investissements traditionnels. Elles privilégient des thématiques telles que la consommation responsable et le recyclage et souhaitent être activement impliquées dans la gestion de leur patrimoine

🧠 Un besoin d’éducation financière

Le manque de connaissances financières constitue un frein majeur à l’investissement féminin. La même enquête de BlackRock indique que 79 % des femmes en Europe préfèrent épargner plutôt qu’investir, souvent par crainte de prendre des risques ou par sentiment de manque de connaissances. Ce déficit de confiance souligne l'importance d'une éducation financière adaptée et accessible

Les freins spécifiques : culturels, psychologiques et structurels

🧠 Le poids des stéréotypes et des normes sociales

Dès l'enfance, les femmes sont souvent confrontées à des stéréotypes de genre qui influencent leur rapport à l'argent et à l'investissement. Une enquête menée par l'association Elles bougent révèle que 82 % des femmes ont été confrontées à des stéréotypes de genre durant leur scolarité. Ces biais culturels persistent à l'âge adulte où l'argent est encore perçu comme un domaine masculin, renforçant l'idée que l'investissement n'est pas une affaire de femmes

💼 Le syndrome de l'imposteur et le manque de confiance en soi

Le syndrome de l'imposteur, qui s’étend malheureusement bien au-delà de la sphère d’investissement, caractérisé par le doute de ses compétences malgré des réussites avérées, touche particulièrement les femmes. Selon une étude de l'Adie, 25 % des femmes entrepreneures se sentent illégitimes, ce qui peut engendrer une forme d'autocensure. Ce manque de confiance en soi constitue un frein majeur à la prise d'initiative en matière d'investissement

🏠 La charge mentale et les responsabilités familiales

La gestion des tâches domestiques et familiales repose encore majoritairement sur les femmes. Une étude de l'IFOP indique que 52 % des femmes sont en charge des dépenses courantes du foyer. Cette charge mentale accrue laisse peu de place à la réflexion sur des sujets complexes comme l'investissement, limitant ainsi leur implication dans la gestion patrimoniale du foyer alors qu’elles en sont une pièce maitresse au quotidien

💰 Des produits financiers peu adaptés et une offre genrée

Les produits financiers sont souvent conçus sans prendre en compte les spécificités et les attentes des femmes. Cette absence d'adaptation peut rendre l'investissement moins attractif pour elles. De plus, les conseillers financiers (CGP, CIF …) sont majoritairement délivrés par des hommes, ce qui peut renforcer le sentiment d'exclusion et de déconnexion

Celles qui montrent la voie : portraits de femmes investisseuses

💡 Catherine Barba – Pionnière du e-commerce et investisseuse engagée

Catherine Barba est une figure emblématique du e-commerce en France. Après avoir fondé plusieurs entreprises dans le domaine du digital, elle accompagne aujourd’hui les start-ups en tant qu’investisseuse. Son expertise et son influence en font une référence incontournable dans le secteur du commerce en ligne. Elle est également reconnue comme une femme entrepreneure inspirante, partageant son expérience pour encourager l’innovation et l’entrepreneuriat

🌱 Eva Sadoun – L’architecte de la finance à impact

Diplômée de l’EM-Lyon et de l’ESSEC, Eva Sadoun a cofondé Lita.co, une plateforme d’investissement participatif dédiée aux projets à impact social et environnemental. Elle milite pour une économie plus inclusive et durable, redéfinissant les codes de l’investissement. En tant que jeune entrepreneure, elle incarne une nouvelle génération de leaders conscients des enjeux sociétaux

🚀 Tatiana Jama – Investir pour l’égalité

Ancienne avocate au Barreau de Paris, Tatiana Jama est la fondatrice et General Partner de Sistafund, le premier fonds d’investissement créé pour financer des start-up fondées par des femmes entrepreneures et des équipes paritaires. Investisseuse ayant investi dans plus de 30 entreprises, Tatiana Jama est également très active dans l’écosystème de la French Tech. Elle est notamment cofondatrice de Sista, membre du Conseil national du numérique, membre du secrétariat général pour l’Investissement, et membre du conseil d’administration d’Eurazeo PME

🌍 Fanny Picard – Pionnière de la finance durable

Fanny Picard est la fondatrice d’Alter Equity, l’un des premiers fonds d’investissement à impact en France. Depuis 2007, elle investit dans des entreprises vertueuses, dont le chiffre d’affaires a crû de 66 % en moyenne et qui ont créé plus de 700 emplois. Elle impose des critères extra-financiers stricts, tels que le bilan carbone et l’ouverture du capital aux salariés, tout en visant un rendement net d’au moins 10%

🌟 Barbara Belvisi – L’innovation au service de la planète

Barbara Belvisi est la cofondatrice et présidente d’Interstellar Lab, une entreprise qui développe des modules de production alimentaire et d’habitation durables pour préserver la vie sur Terre et la rendre possible dans l’espace. Plus jeune femme fondatrice d’un fonds de capital-risque à 26 ans, elle figure dans le top 10 des Femmes de la Tech en France et dans le Top 100 de Forbes en Europe

Regards d’expertes : des professionnelles de la gestion de patrimoine

🔍 Virginie Robert - Une gestion active, visionnaire et engagée

Virginie Robert est présidente fondatrice de Constance Associés, société de gestion qu’elle a créée après une carrière dans la banque privée. Elle s’impose comme une référence de la gestion d’actifs en France, avec une philosophie d’investissement à long terme, fondée sur la rigueur, la transparence et l’indépendance. Son approche privilégie l’analyse fondamentale, la compréhension des tendances structurelles et le suivi méticuleux des entreprises dans lesquelles elle investit. Elle milite pour une finance « moins spéculative, plus lucide » et accorde une grande place à la pédagogie auprès des investisseurs

Son parcours est exemplaire d’une expertise féminine assumée et affirmée dans un secteur encore largement masculin. Elle prouve, par sa constance (facile le jeu de mots) et ses résultats, que la rigueur et la stratégie sur le long terme paient

🔍 Pascal Seivy - Un regard affûté sur le patrimoine au féminin

Pascal Seivy est une figure incontournable du conseil en gestion de patrimoine, notamment pour son engagement à promouvoir une approche plus personnalisée, inclusive et pédagogique de l’investissement. Dans ses interventions, elle souligne les biais structurels du conseil financier traditionnel et plaide pour une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des femmes : trajectoires professionnelles discontinues, espérance de vie plus longue, besoin accru de sécurité financière …

Elle intervient régulièrement pour décomplexer l’approche patrimoniale féminine, insistant sur le fait que les femmes sont parfaitement capables de gérer et faire fructifier leur capital, dès lors qu’elles ont accès aux bons outils et aux bons interlocuteurs

Investir, ça s’apprend – 5 conseils (unisexes) pour investir avec confiance et stratégie

Si l’investissement reste perçu par beaucoup comme un terrain complexe, voire intimidant, il repose en réalité sur des principes que chacun peut acquérir et appliquer

Voici 5 leviers essentiels pour se lancer, ou progresser, avec méthode

1. Oser commencer, même petit

On n’a pas besoin de disposer de centaines de milliers d’euros pour investir. Un PEA ou une assurance-vie, dès 50 ou 100 euros mensuels, permet de s’exposer progressivement aux marchés. L’essentiel est de se lancer, d’observer, d’apprendre, plutôt que d’attendre « le bon moment », souvent illusoire, car il est impossible de prévoir l’évolution des marchés

2. Comprendre avant de souscrire

Avant de placer son argent, il est crucial de comprendre ce dans quoi on investit. Actions, obligations, SCPI, ETF … chaque produit a ses caractéristiques, son horizon de placement et son niveau de risque. Il ne s’agit pas de tout maîtriser d’emblée mais de refuser l’aveuglement et de poser des questions. Un bon conseiller explique, vulgarise, met en perspective

3. S’entourer des bons interlocuteurs

Investir seul peut fonctionner, mais s’accompagner d’un professionnel, c’est gagner en clarté, en cohérence et en sérénité. Un conseiller en gestion de patrimoine ou un coach financier spécialisé peut aider à définir une stratégie, à établir des priorités (retraite, transmission, fiscalité …), et surtout à adapter les solutions à la réalité de chacun

4. Se former, continuellement

Podcasts, newsletters, livres, vidéos pédagogiques … les formats se sont démocratisés. Suivre des experts comme Pascale Seivy ou Virginie Robert ou s’informer via des plateformes comme Finary permet de cultiver une culture financière de fond, sans se noyer dans les détails techniques

5. Définir ses objectifs et s’y tenir

Investir, ce n’est pas chercher le coup de génie, mais construire étape par étape. Comme préalable à toute action, il est essentiel de poser ses objectifs : préparer la retraite, acheter un bien, financer les études des enfants, gagner en liberté puis d’adopter ensuite une stratégie cohérente avec ces ambitions. L’émotionnel est un mauvais conseiller; la discipline dans la durée, elle, fait toute la différence

Parler d’investissement au féminin, ce n’est ni revendiquer un modèle unique ni opposer deux façons d’investir selon le genre. C’est au contraire ouvrir l’espace à d’autres récits, d’autres trajectoires, d’autres priorités. C’est reconnaître que, longtemps invisibilisées, les femmes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à prendre leur avenir financier en main avec lucidité, méthode et souvent une remarquable capacité d’adaptation

Ce que les études récentes nous montrent, ce n’est pas que les femmes investissent "mieux", mais qu’elles investissent autrement : avec une approche plus patiente, souvent plus durable, plus alignée avec leurs valeurs. Une approche que beaucoup d’hommes eux-mêmes adoptent désormais, à mesure que les mentalités évoluent. L’investissement de demain ne sera ni genré ni uniforme : il sera personnalisé, intentionnel et informé

Il reste pourtant des freins profonds à lever : manque de confiance, peurs, charge mentale, stéréotypes encore présents dans le conseil financier … D’où l’importance de mettre en lumière des modèles inspirants mais aussi de proposer des ressources concrètes, pédagogiques et accessibles, pour faire tomber les barrières mentales autant que techniques

Enfin, cette réflexion dépasse la seule question du genre : elle interroge la manière dont nous souhaitons, collectivement, faire fructifier notre patrimoine. Avec sens, avec impact et avec maîtrise !

Organisée par les Relations Actionnaires de L’Oréal, cette vidéo (1h30) s’impose comme une véritable masterclass sur l’investissement au féminin. Expertes de la finance, entrepreneures et conseillères patrimoniales partagent sans filtre leur expérience, leurs conseils et les leviers pour permettre aux femmes de prendre pleinement leur place dans l’univers de l’investissement. Une ressource riche, accessible gratuitement qui conjugue pédagogie, inspiration et action

🎓 Ce qu’on peut retenir de cette masterclass :

• L’investissement, ça s’apprend : la formation continue, le partage d’expériences et l’échange en collectif sont au cœur de la démarche proposée

• Osez ! : les intervenantes insistent sur la nécessité de dépasser la peur de l’échec ou le manque de légitimité, pour se lancer

• Investir avec sens : les femmes expriment un attachement fort aux valeurs dans leurs choix financiers, qu’il s’agisse d’impact social, d’écologie ou de transmission familiale

Que vous soyez débutante ou déjà engagée dans une stratégie patrimoniale, cette masterclass est une source d'inspiration concrète

Bon visionnage !

Claire, 41 ans, ERP Domain Leader au sein d’une DSI

Bonjour Claire,

Merci pour cette très bonne question qui touche à un sujet à la croisée de la finance, de la gouvernance d’entreprise et des enjeux de société

Les ETF dits “gender-lens” (littéralement “avec une lentille de genre”) ne sont pas à proprement parler des produits « pour les femmes » mais des instruments financiers qui sélectionnent les entreprises sur des critères d’égalité femmes-hommes. Ces critères incluent la présence de femmes dans les postes de direction, la parité salariale, les politiques de promotion interne équitables ou encore l’implication active sur les enjeux de mixité

Ce que ces ETF apportent concrètement

Prenons l’exemple du SPDR SSGA Gender Diversity ETF (SHE). Ce fonds investit dans des entreprises américaines affichant une gouvernance mixte exemplaire, avec au moins 25 % de femmes dans les postes exécutifs clés. Parmi les sociétés incluses, on retrouve Apple, PepsiCo ou encore General Motors, dirigée par Mary Barra depuis 2014. Ce fonds a enregistré +15,58 % de performance annualisé sur 5 ans, soit un rendement comparable à celui du S&P 500, mais avec une volatilité légèrement inférieure

En Europe, l’ETF Amundi Global Gender Equality UCITS ETF (ELLE) suit l’indice Equileap Global Gender Equality 100 Leaders, qui classe les entreprises selon 19 critères de mixité. On y retrouve L’Oréal, Nestlé ou encore SAP. Depuis sa création, cet ETF affiche une performance globale compétitive (10,51% annualisé sur 5 ans), avec une stratégie alignée sur les objectifs de Développement Durable. Ses frais de gestion sont faibles (0,20%), ce qui en fait un produit accessible pour un portefeuille diversifié

Un autre exemple marquant est le Impact Shares YWCA Women’s Empowerment ETF (WOMN). Particularité : il reverse ses frais de gestion à la YWCA, une organisation américaine qui agit pour l’émancipation économique des femmes. Ce modèle allie performance financière (+16,12% annualisé sur 5 ans) et contribution sociétale directe

Au-delà du marketing, une stratégie à part entière

Ces ETF ne sont pas sans limites : certains sont encore peu liquides, d’autres très concentrés sur les grandes capitalisations ou les pays développés. Par ailleurs, leur succès fluctue avec le climat autour des fonds ESG qui ont été temporairement remis en question dans certains marchés comme les États-Unis

Mais d’un point de vue fondamental, les ETF gender-lens reposent sur une hypothèse validée par plusieurs études (et du bon sens) : les entreprises les plus mixtes, inclusives et transparentes affichent une meilleure gouvernance, une plus grande capacité à innover et une résilience accrue face aux crises. En témoignent les performances relatives de certains indices de parité, comme le Solactive Equileap Index, qui a historiquement surperformé le MSCI World depuis 2011

📌 En conclusion

Oui, ces ETF peuvent constituer un levier sérieux pour diversifier votre portefeuille avec une dimension éthique et stratégique. Ce ne sont pas des gadgets marketing mais bel et bien des instruments d’investissement alignés avec des convictions fortes : inclusion, performance durable, gouvernance équilibrée

Bien sûr, ils ne remplacent pas les ETF généralistes, type MSCI World, mais peuvent compléter intelligemment une allocation diversifiée, en particulier si vous êtes sensible aux enjeux de société et à l’impact de vos placements. Comme toujours : comprendre ce que l’on achète, vérifier les frais et l’intégrer dans une stratégie long terme reste la clé

Bons investissements !

Merci 🫶🏼

D’avoir lu cette 13ème édition jusqu’au bout, j’espère qu’elle vous a plu !

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À jeudi, dans deux semaines !

Hervé